Chronologie illustrée
de la vie de Léon Delachaux

« Un maître de l’intimité triomphe. [...] Ces scènes, par la façon dont l’artiste les commente, prennent un relief et un accent saisissants ; une émotion profonde s’en dégage, et la justesse des effets d’atmosphère, la grâce des effets de couleur font de ces précieux tableautins autant de menus chefs-d’œuvre par lesquels, de tout temps, les âmes seront conquises. »

François Thiébault-Sisson, « Le Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts »,
Le Temps, 13 avril 1907

1850 — 1868
Son enfance, entre la Suisse et l’Égypte

1850, le 30 juillet
Naissance de Léon Émile Aldala près de Villers-le-Lac dans le Doubs (France), fils de Mélanie Henry (Française catholique) et de Louis-Auguste Delachaux (Suisse protestant).

1851, 
le 9 août
Mariage de ses parents, tous deux horlogers.

1850-1855
Enfance en Suisse, aux Planchettes (canton de Neuchâtel) puis à Morat (canton de Fribourg). Louis-Auguste et Mélanie Delachaux ont quatre filles. Aucune ne survit.

1855 
Accablé par la misère, son père se suicide en se jetant dans le Doubs.

1859-1868
Léon Delachaux et sa mère vivent en Égypte.

Léon Delachaux, The Clockmaker, 1895, huile sur toile
Léon Delachaux
The Clockmaker
1895
Huile sur panneau
45,72 x 35,56 cm
Collection particulière
Crédit : D.R.
1872 — 1883
La période américaine

1872 
Léon Delachaux part seul pour les États-Unis, à bord du paquebot transatlantique Ville-de-Paris qui arrive à New York le 7 mai 1872.

1875, le 29 avril 
À Philadelphie, il épouse Marie-Appoline Noël, dite Pauline, d’une famille française émigrée aux États-Unis en 1853.

1875, le 14 décembre
Naissance de Clarence, fils unique de Léon et Pauline Delachaux. Le père de famille apparaît alors sur l’acte de naissance de son fils en tant que graveur sur boîtiers de montres.

1875-1883
La famille réside au 1934 Locust Street à Philadelphie.

 

 

Carol Storck, Portrait de Clarence Delachaux, 1879
Carol Storck
Portrait de Clarence Delachaux
1879
Tirage d'après gravure sur plaque de cuivre
11,8 x 8,5 cm
Département des Estampes et Dessins, Bibliothèque de l'Académie roumaine, Bucarest, Roumanie
© Cabinet des Estampes, Bibliothèque de l'Académie roumaine

1876-1881
Léon Delachaux suit des cours à la Pennsylvania Academy of The Fine Arts (PAFA) de Philadelphie. À partir de 1876, Thomas Eakins (1844-1916) le maître du réalisme américain, y enseigne le dessin et la peinture d'après modèle vivant, puis l'anatomie. Il introduit l'emploi de la photographie dans l'enseignement dès 1879 et le systématise à partir de 1882.

Léon Delachaux y rencontre son ami Carol Storck (1854-1926), sculpteur roumain, comme lui élève à la PAFA, qu'il héberge pendant deux ans.

1879-1918
Léon Delachaux expose aux États-Unis, d'est en ouest.

Léon Delachaux, The Affectionate Mother, 1883, huile sur toile
Léon Delachaux
The Affectionate Mother
1883
Huile sur toile
45,7 x 38,7 cm
Collection particulière
© FDDLD - Stéphane Briolant
1882 — 1889
Le retour en France : Grez-sur-Loing et Paris

1882
L'artiste souhaite vivre en France. Un accord avec le marchand James S. Earle & Sons permet de financer la traversée de la famille en contrepartie de l’envoi à Philadelphie des œuvres que l’artiste produira en France.

1883

Pour faciliter l’exportation de ses œuvres, Delachaux demande et obtient la nationalité américaine. Arrivée en France, la famille s’installe à Levallois-Perret, près de Paris.

1884
Avec son épouse et leur fils, Delachaux s’installe à Grez-sur-Loing (Seine-et-Marne), où réside une colonie artistique internationale. Le peintre représente alors la vie rurale, une thématique qu’il poursuit jusqu’à la fin de sa carrière.

1884-1890
Delachaux expose au salon de la Société des Artistes Français.

Léon Delachaux, L'entrée de la cave, 1890
Léon Delachaux
L'entrée de la cave
1890
Huile sur toile
55 x 46 cm
Collection particulière
© FDDLD - Stéphane Briolant

1887
Il obtient une mention honorable au salon de la Société des Artistes Français pour sa toile Le Crux Ave à Pâques (aujourd’hui conservée au Kunsthaus de Zurich en Suisse).

1888
La famille Delachaux s’installe à Paris au numéro 20 de la rue Durantin, à Montmartre.

1889
Lors de l’exposition universelle de Paris, il obtient la médaille de bronze pour le tableau La Louée à Château-Landon (aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds en Suisse).

Léon Delachaux, Le Crux Ave à Pâques, 1887, huile sur toile
Léon Delachaux
Le Crux Ave à Pâques
1887
Huile sur toile
123 x 165 cm
Kunsthaus Zürich, Suisse
© 2016, Kunsthaus Zürich (Suisse)
1889 — 1919
Entre Paris et le Cher : la vie à Saint-Amand-Montrond

1889-1900
Delachaux voyage dans le centre de la France : Puy-de-Dôme, Indre, Creuse, Cher. De santé fragile, il suit des cures en Auvergne. Selon la légende familiale, en chemin, une forte crise d'angine de poitrine le contraint à faire halte à Saint-Amand-Montrond, où il est soigné et à laquelle il s'attache. En 1900, il y acquiert une maison où il vit et travaille jusqu'à sa mort.

1891-1914
Il expose tous les ans au salon de la Société Nationale des Beaux-Arts dont il devient associé en 1895, sociétaire en 1901, puis, membre de la commission d’examen des œuvres en 1903, 1904 et 1909.

1902
Son fils Clarence fonde la Société Delachaux qui fournit du matériel pour lignes électriques aériennes de tramway. L’entreprise prospère rapidement.
 

Léon Delachaux, Coing, oil on canvas, collection particulière
Léon Delachaux
Coing
Huile sur toile
23,5 x 31 cm
Collection particulière
© FDDLD - Stéphane Briolant

1907
Léon Delachaux recouvre sa nationalité française.

1911, le 4 novembre
Léon Delachaux est élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur.

1914, le 1er juillet
Clarence Delachaux acquiert une propriété à Grez-sur-Loing, point d’ancrage de la famille.

1918
Dernière exposition de Léon Delachaux. L'artiste participe à plus de deux cents expositions à travers le monde au cours de sa carrière.

Léon Delachaux, Portrait de Clarence Delachaux
Léon Delachaux
Portrait de Clarence Delachaux
Négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d'argent
Collection du Fonds de Dotation Léon Delachaux
© FDDLD
Léon Delachaux, Champ de foire sous la neige, huile sur toile
Léon Delachaux
Champ de foire sous la neige
1918
Huile sur toile
41,5 x 32,5 cm
Collection particulière
© FDDLD - Stéphane Briolant

1919, le 27 janvier
Léon Delachaux s’éteint à Saint-Amand-Montrond. Selon ses dispositions testamentaires, il souhaite être enterré civilement, à Grez-sur-Loing, où vit sa famille et demande à son fils : « Je voudrais que ce qui reste du produit de mon travail fut conservé intact et gardé par toi, mon fils, et tes enfants et plus tard, si jugé, d’être légué à une ville de France pour y former le noyau d’un musée. »

1922, le 10 novembre
Mort de Marie-Apolline Delachaux à Paris. Elle est enterrée aux côtés de son époux au cimetière de Grez-sur-Loing.

1938
Selon les dernières volontés de son père, Clarence Delachaux fait don au futur musée Saint-Vic de Saint-Amand-Montrond de douze huiles sur toile et quelques dessins.

Léon Delachaux avec ses deux petits-fils, Philippe et Robert, et Nana, leur nourrice
Léon Delachaux avec ses deux petits-fils, Philippe et Robert, et Nana, leur nourrice
1914
Épreuve gélatino-argentique sur papier baryté
Collection du Fonds de Dotation Léon Delachaux
© FDDLD