LES EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE LEON DELACHAUX : AMERIQUES, EUROPE, ASIE
« Art can be made great anywhere, it is not the place, it is the man »
30 juillet 1881, lettre à Carol Storck
Avril 2021 : à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’art dans les salons et les musées est devenu inaccessible. Quelque peu en manque de visites et de voyages, les historiens d’art du Fonds de Dotation Léon Delachaux se sont penchés sur les itinéraires des œuvres de l’artiste, nous emmenant avec elles autour du monde. C’est un éclairage plus vaste sur les circuits commerciaux et artistiques d’un homme qui prenait soin de son travail et aimait le montrer.
La carte interactive des expositions de Delachaux est mise à jour au gré de nos découvertes. Elle illustre l’état de nos recherches sur ce thème et offre une perspective nouvelle sur la vie et l’œuvre de l’artiste.
Elle permet de constater l’engagement de Delachaux vis-à-vis des salons officiels, des galeries ou des commissaires d’expositions pour l’étranger. De 1879 à 1918, il développe un réseau national et international impressionnant, prenant part à plus de deux cents expositions dans le monde.
Nous vous invitons à les parcourir.
C’est à 26 ans que Delachaux a la révélation de la peinture. Il est alors visiteur lui-même de la retentissante Exposition universelle de Philadelphie de 1876. Il y découvre les peintres de l’Ecole de Barbizon, le flambeau de la statue de la Liberté de Bartholdi, ou encore la Brodeuse de Jules Dalou.
Son activité d’exposant s’étend sur une quarantaine d’années, de 1879 à Philadelphie – date de la première exposition connue – jusqu’à 1918, à Paris, peu avant de s’éteindre. De ses débuts Outre-Atlantique, nous retenons des intérieurs bourgeois vivants et colorés ou des portraits de Noirs américains. De retour en France, son style évolue vers la simplicité de la vie paysanne, utilisant des tonalités subtiles et délicates ; il se révèle par ailleurs un excellent portraitiste tout au long de sa carrière.
Naturalisé américain en 1883, c’est dans cette catégorie qu’il commence à exposer.
Chaque année, Delachaux participe au Salon des Artistes Français puis au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts et prend part aux Expositions universelles de Paris (1889 et 1900), Chicago (1893), Saint-Louis (1904), Bruxelles (1910), Gand (1913) ou encore San Francisco (1915).
Ses œuvres sillonnent la France grâce au dynamisme des Sociétés des Amis des Arts. L’Europe lui ouvre également ses portes à l’occasion de présentations d’œuvres d’artistes français et d’expositions de peintures internationales.
De 1886 à 1903, il se joint aux expositions collectives et itinérantes organisées par la Société Suisse des Beaux-Arts, dites Turnus. On le remarque aux expositions de la Société des Amis des Arts de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds – son berceau familial – tout comme à l’Exposition nationale des Beaux-Arts de Berne et à l’Exposition municipale des Beaux-Arts de Genève. Delachaux participe ainsi à près de 50 manifestations en Suisse, pays dans lequel il a le plus exposé, après la France.
Une de ses œuvres s’exporte en 1902 en Asie, à Hanoï, où se tient l’exposition souhaitée par Paul Doumer afin de glorifier la nouvelle capitale de l’Indochine française. D’autres voyagent jusqu’en Amérique du Sud, comme sa Costurera pour l’Exposición Internacional de Bellas Artes de Santiago du Chili en 1910 ; elle y est toujours conservée.
Restée dans l’ombre pendant un siècle, comme celle de nombreux peintres naturalistes pourtant talentueux, l’œuvre de Delachaux a connu une réelle reconnaissance en son temps.
En témoignent le nombre d’expositions auxquelles il a participé, tout comme les œuvres acquises par l’État de son vivant et celles présentes dans les collections publiques internationales, encore trop peu connues aujourd’hui.
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