LEON DELACHAUX ET LA FILIATION
Si la maternité est omniprésente dans l’iconographie de l’art occidental, la paternité est plus rarement évoquée en peinture.
Dans l’œuvre de Léon Delachaux, les femmes occupent une large place, mères, femmes au travail, dames du monde, jeunes femmes, jeunes filles ou encore Pauline, son épouse, mille fois modèle.
Néanmoins, la représentation du fils, du père et du grand-père que l’on y rencontre est émouvante. Elle fait sans doute écho à son histoire familiale.
Né hors mariage, Léon Delachaux est reconnu par ses parents Louis-Auguste et Mélanie un an plus tard. Mélanie met ensuite au monde quatre filles qui ne survivent pas. Tous deux horlogers, l’infortune les accable. Désespéré de ne pouvoir nourrir sa famille, Louis-Auguste se noie dans le Doubs en 1855, Léon a cinq ans.
Vingt ans plus tard, il devient père à son tour. Installé depuis quelques années dans sa ville d’adoption, Philadelphie, il y épouse Pauline Noël. Un an après la naissance de Clarence, leur unique enfant, Léon découvre la peinture et s’inscrit à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts.
Baptisé Clarence-Léon, ce fils bien-aimé est évoqué dans les lettres de Delachaux à Carol Storck, son ami sculpteur, en août 1882 : « He has been very nice here lately […] He tells me to put a kiss in the letter for you. » (1)
Il ajoute, un mois plus tard : « Clarence is splendid, a gaming devil, send you in photo. » (2)
Storck réalise une gravure de ce cher enfant en 1879. (Fig. 1)
L’artiste aime à représenter son fils au crayon, à l’aquarelle ou à l’huile, comme ici (Fig. 2, 3 et 4) :
Celui-ci, (Fig. 3), annoté affectueusement Clarence Delachaux my boy, date de leur retour en France, en 1884.
Delachaux s’intéresse également à la mise en scène où le père, centre de la famille, est porteur de protection et de tendresse.
Dans La famille du cordonnier (Fig. 5), la représentation du père se fait autour de son métier ; sa femme le regarde avec admiration, tenant sur ses genoux sa fillette endormie. C’est la présence de la mère portant son enfant dans ses bras qui institue le père de famille. La composition est ici centrée sur les mains du père, dans un effet de lumière qui l’enveloppe et met en valeur son rôle.
Conservée au musée d’Art et d’Histoire de Genève, Elle dort déjà (Fig. 6), présente une jeune fille tenant sur ses genoux sa petite sœur endormie. A ses côtés, le père, botteleur d’asperges, veille sur la scène. Un critique de l’époque indique qu’il « s’interrompt dans son travail et, les mains sur les genoux, retenant son souffle, contemple en extase cette enfant si sage, si raisonnable, qui daigne s’endormir sans crier. » Le lien intime entre cet homme et sa famille est matérialisé par le regard qu’il lui porte. La scène est emplie de paix et de douceur.
Dans cet intérieur d’Aubigny-sur-Nère (Cher), l’artiste centre sa composition sur la relation entre un père et ses enfants : un homme montre à son fils et à sa fille comment écaler un œuf de Pâques (Fig. 7). L’homme, à la mine joviale, sourit et prend plaisir à transmettre son savoir-faire à ses enfants, particulièrement attentifs. Ce lien fort avec l’enfance se retrouve fréquemment au long de l’œuvre de Delachaux.
C’est au travers des dessins que l’artiste nous dévoile toute la profondeur de l’amour paternel. Les feuilles de Montmartre que voici nous montrent (Fig. 8, 9 et 10), tel une madone, un père serrant son nourrisson contre lui. Calme et sérénité se dégagent de ces instants volés sur le vif. Ils avouent les tendresses du peintre.
Cette présence paternelle, l’artiste la prolonge lorsqu’il devient grand-père, comme le soulignent ces lignes à son ami le peintre François Guiguet en juin 1917 :
« Je pense à la fin du mois ou au commencement de septembre aller à Grez voir toute notre famille. Cela va être une grande fatigue et en même temps un soleil, ainsi qu’une grande joie. J’ai reçu aujourd’hui des photos de tous ces petits diablotins dans des mouvements drôles. Ils sont la joie de nous tous. » (4)
Ces deux clichés (Fig. 11 et 12) que nous possédons sont pris en 1914. Clarence vient d’acheter la grande maison de Grez, au bord du Loing. Mais, mobilisé, il confie sa famille à son père qui l’emmène alors chez lui à Saint-Amand-Montrond (Cher). Les deux aînés de Clarence, Philippe et Robert, trouvent auprès de leur aïeul une attention, une affection naturelles.
La perte prématurée de ses quatre sœurs (5) a sans doute profondément marqué le jeune Léon. Ainsi, l’enfant meurtri par tant de tragédies arrive-t-il à reconstituer au long de sa vie ce qu’il a perdu : une famille. Il nous transmet à son insu son profond désir d’être lié, responsable et entouré des siens.
_
(1) : Bucarest, Académie Roumaine, département des manuscrits, Lettre de Léon Delachaux à Carol Storck, Philadelphie, août 1882. Cote S5 (5) CCCXXXIV
(2) : Bucarest, Académie Roumaine, département des manuscrits, Lettre de Léon Delachaux à Carol Storck, Philadelphie, le 16 septembre 1882. Cote S5 (6) CCCXXXIV
(3) W. S., “Salon suisse des beaux-arts et des arts décoratifs” in Le Journal de Genève, no. 238, 9 octobre, 1886.
(4) Corbelin, Maison Ravier, Lettre de Léon Delachaux à François Guiguet, Saint-Amand-Montrond, 7 juin, 1917.
(5) Valérie-Eugénie (1851-1860) à l’âge de neuf ans ; Léonie-Athénaïse (1853-1854) à l’âge d’un an ; Marie-Bertha (1854-1854) à l’âge de deux mois ; Adèle-Athénaïse (1855-1860) à l’âge de cinq ans.
/ / /
/ / /
/ / /
LEON DELACHAUX’S INTERNATIONAL EXHIBITIONS: AMERICA, EUROPE, ASIA
« Art can be made great anywhere, it is not the place, it is the man »
Letter to Carol Storck, July 30, 1881
April 2021: At the time of writing, art museums and events have become inaccessible. Somewhat frustrated to be unable to visit or travel, the Endowment Fund’s art historians have chartered the course of the artist’s works, taking us around the world with them, and giving us a broader insight into the commercial and artistic routes of a man who took pride in his work and exhibiting it.
Conceived and developed by Corisande Evesque, one of the Fund’s art historians, the interactive map of Delachaux’s exhibition history is updated as new findings are made. Illustrating the status of our research on this subject, it shines new light on the life and work of the artist and enables us to view Delachaux’s commitment to international salons, galleries and curators. From 1879 to 1918, he developed an impressive national and international network, taking part in more than 200 exhibitions worldwide.
We invite you to follow in his footsteps.
Delachaux was twenty-six when, as a visitor to the influential Philadelphia Centennial International Exhibition of 1876, he discovered his passion for painting. It was there that he first encountered the Barbizon School of painters, Bartholdi’s torch for the future Statue of Liberty or Jules Dalou’s Brodeuse.
His exhibiting career lasted almost forty years, from 1879 in Philadelphia – date of his first known exhibition – until 1918 in Paris, shortly before his death. From the start of his career in North America we witness the lively and colorful bourgeois interiors and portraits of Black Americans. Once back in France, he adapts his style to the simplicity of peasant life, employing subtle and delicate tones. Throughout his career, he also proved to be an excellent portraitist.
Delachaux obtained his U.S. citizenship in 1883 and began his exhibition career listed as an American national. Exhibiting yearly at the Salon des Artistes Français and then at the Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, he also partook in the World Fairs of Paris (1889 and 1900), Chicago (1893), Saint-Louis (1904), Brussels (1910), Ghent (1913) and San Francisco (1915).
His work crisscrossed France thanks to the dynamic momentum of the Sociétés des Amis des Arts. He also gained exposure elsewhere in Europe, through exhibits featuring French and international artists. From 1886 to 1903, he exhibited in group and traveling exhibitions organized by the Société Suisse des Beaux-Arts, commonly known as Turnus. We note his presence at exhibitions run by Société des Amis des Arts of Neuchâtel and La Chaux-de-Fonds – his family birthplace – as well as the Exposition nationale des Beaux-Arts in Bern and the Exposition municipale des Beaux-Arts in Geneva. In Switzerland alone, Delachaux took part in close to 50 shows, second in number only to France.
In 1902 his work was sent to Asia, where it was shown in Hanoi in an exhibit to commemorate the new capital of French Indochina. His art traveled all the way to South America in 1910, where his Costurera was shown at the Exposición Internacional de Bellas Artes in Santiago de Chile, and where it still remains today.
Even though Delachaux achieved true recognition in his time, he, like many talented naturalist painters, has been forgotten over the last century. His success can be measured by the sheer number of exhibitions in which he took part, the works acquired by the French government during his lifetime and those present in public collections worldwide, yet his work still remains under-recognized today.
DELACHAUX, FEUILLES DE MONTMARTRE, 1888 – 1919
« M. Delachaux, coloriste, même avec le crayon noir »
Journal de Genève, 12 février 1889
En 1888, le peintre Léon Delachaux s’installe à Paris, rue Durantin, au pied de la butte Montmartre. Il gardera jusqu’à sa mort ce pied-à-terre modeste qui lui sert d’atelier et, plus tard, de port d’attache entre ses villégiatures.
Il se mêle à la vie du village où les familles d’artisans et d’ouvriers cohabitent avec les artistes du Bateau-Lavoir.
Clarence, son fils unique, étudie au lycée Chaptal. Léon expose en France, en Suisse, en Europe, aux États-Unis. Mais c’est au Louvre qu’il se sent appelé, écrit-il à son ami peintre saint-amandois Théogène Chavaillon : « Je commence à sentir le besoin de revoir un peu le Louvre c’est si beau et l’on est si bien chez soi dans ces belles salles parmi ces chefs d’œuvre. » (1)
L’ensemble de son œuvre en témoigne, Léon Delachaux est un peintre de l’intimité. Ses feuilles et carnets nous révèlent son attention assidue à ce qui est vivant et le touche.
De multiples dessins de lui nous sont connus de ses haltes dans les rues, les squares, où il croque inlassablement ceux qu’il voit : conversations, scènes de famille, moments volés… Même malade : « je suis encore cloué dans mon lugubre atelier je passe mon temps à dessiner ! » (2)
Son sens de l’observation, son goût pour la vie simple sont tout entier présents dans les esquisses réalisées au square Saint-Pierre dans les années 1890.
L’intérêt que Léon Delachaux porte à la représentation rigoureuse du paysage urbain nous est connu par des dessins très aboutis représentant la rue Saint-Vincent ; ses contreforts puissants abritent toujours les vignes du Clos-Montmartre depuis le Xe siècle.
D’autres représentent la rue de l’Abreuvoir, qu’évoque Gérard de Nerval, dès 1854 : « Ce qui me séduisait avant tout dans ce petit espace abrité par les grands arbres du château des Brouillards, c’est […] le voisinage de l’abreuvoir qui, le soir, s’anime du spectacle des chevaux et des chiens que l’on baigne. ».
Ses chèvres, ébauchées à l’aquarelle, nous rappellent que la Butte était la campagne.
En 1889 – année de l’Exposition Universelle – Buffalo Bill débarque en France avec des centaines d’hommes et de chevaux pour présenter son « Wild West Show » et installe son campement sur la Butte. Une aquarelle de Delachaux, dédicacée à son ami François Guiguet (1860-1937) représente ce lieu historique, comme l’indique la mention manuscrite, au verso de la feuille :
« Vue prise rue Caulaincourt où Buffalo, le voleur, demeurait, avant les constructions. »
François Guiguet et Léon Delachaux, tous deux montmartrois, sont voisins et deviennent amis.
Ils correspondent régulièrement jusqu’en 1918. Leurs échanges nous révèlent l’importance qu’ils accordent au dessin. Ils exposent ensemble au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, salués par la critique : « M. Guiguet, (…) une vérité d’analyse qui va parfois jusqu’à l’indiscrétion. Ses dessins à la sanguine sont parmi les plus beaux que l’on connaisse dans l’école contemporaine, avec ceux de Dagnan-Bouveret et de M. Delachaux. » (3) et (4)
.
.
(1) : Lettre de Léon Delachaux à Théogène Chavaillon, de Saint-Amand-Montrond, le 18 janvier 1906. Archives Chavaillon.
(2) : Lettre de Léon Delachaux à Théogène Chavaillon, de Paris, rue Durantin, le 8 ou 9 mars 1902. Archives Chavaillon.
(3) : Léandre Vailéat, « Au sujet des Salons de 1912 », Le Correspondant, 1912, 84ème année, tome 247, Paris, Bureaux du Correspondant, p. 71.
(4) Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929) fut le maître de Léon Delachaux entre 1883 et 1884.
/ / /
/ / /
/ / /
27 JANVIER 1919 > 27 JANVIER 2019 : CENTENAIRE DE LA MORT DE LEON DELACHAUX
Célébrer le centenaire de la mort de Léon Delachaux, c’est aussi célébrer ses lieux de vie.
C’est à Montmartre et Saint-Amand-Montrond (Cher) que le peintre a séjourné le plus longtemps. L’empreinte de son passage est désormais gravée dans la pierre.
Le 21 septembre 2019, la plaque posée sur la façade de la maison-atelier de Léon Delachaux, au 65 avenue Jean-Jaurès, à Saint-Amand-Montrond a été inaugurée sous le soleil d’automne. L’artiste y a résidé régulièrement de 1900 à 1919. Madame Menonville, l’actuelle propriétaire de la maison, Thierry Vinçon, le maire de Saint-Amand-Montrond, Marie Delachaux, la présidente du Fonds de Dotation Léon Delachaux et Guillaume Delachaux, son frère et arrière-petit-fils de l’artiste, ont procédé à son dévoilement. Après la cérémonie, le musée Saint-Vic a accueilli les invités pour un cocktail au milieu des seize œuvres de Léon Delachaux qu’il conserve.
Le 28 septembre 2019, c’est à Montmartre, sur la façade du 20 rue Durantin, qu’a été posée la plaque en mémoire des années parisiennes de Léon Delachaux. En 1888, c’est ici, à quelques pas du Bateau Lavoir que Léon et Pauline Delachaux s’installent afin de permettre à Clarence, leur fils unique, de poursuivre ses études au lycée Chaptal. Léon se mêle à la bohème de la Butte, se lie d’amitié avec Guido Sigriste, Luigi Chialiva, ami d’Edgar Degas, et François Guiguet. La famille reste attachée à Montmartre, y alternant ses séjours avec Saint-Amand-Montrond jusqu’à la mort de Léon en 1919.
Léon Delachaux est aujourd’hui entré dans l’espace public. Cela n’aurait pas été possible sans la coopération et la bienveillance de l’équipe du musée Saint-Vic, des hôtes de ces lieux, de nos élus et de leurs adjoints à la culture que nous remercions chaleureusement à nouveau.
Photographies : © Cécile Burban
/ / /
/ / /
/ / /
EXPOSITION : “THE BANJO PLAYER” A POINTE-A-PITRE
Prêter des œuvres de Léon Delachaux à des expositions est une fructueuse occasion de faire connaître l’artiste et un des objectifs du Fonds.
L’été 2019, il a pu offrir au Banjo Player – œuvre emblématique de Delachaux – la chance de voyager outre-Atlantique pour prendre place à la magnifique exposition organisée par le Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre, « Le modèle noir : de Géricault à Picasso ». Dans ce lieu symbolique, un hommage lumineux est rendu à ceux qui, victimes de la folie humaine, ont perdu l’espoir et la vie, ont survécu, se sont dressés pour la liberté.
L’accueil que nous a réservé Jacques Martial, Président du Mémorial ACTe et commissaire de l’exposition, restera dans nos mémoires. Citant Aimé Césaire, son commentaire éclairé et puissant nous a fait découvrir les figures majeures mises en scène.
Cadencé, le Banjo Player initie sur sa cimaise la section « En scène » de l’exposition où les rythmes et les mouvements afro-américains ont révolutionné les Etats-Unis et l’Europe. Le jazz et Joséphine Baker ont fait danser le monde et changé la vision des hommes.
Voisinant avec Alexandre Dumas, Joseph (modèle noir du Radeau de la Méduse de Géricault), la splendide Vénus africaine de Cordier, l’hommage contemporain de Jean-Pierre Schneider à l’Olympia de Manet et beaucoup d’autres, le Banjo Player, en s’intégrant à l’histoire, acquiert une autre profondeur. Nous avons été touchés d’apprendre que le public guadeloupéen s’est identifié au Banjo Player, comme à un proche parent.
Après le succès remporté à la Wallach Art Gallery de New York et au Musée d’Orsay à Paris, l’exposition “Le Modèle Noir” a achevé son itinérance au Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre le 29 décembre 2019. Le Fonds de Dotation Léon Delachaux tient à remercier à nouveau Jacques Martial et son équipe d’avoir accueilli le Banjo Player sur ses cimaises.
/ / /
/ / /
/ / /
EXPOSICIÓN: ¡EL MUSEO FOURNAISE ALBERGA UN DELACHAUX!
Hasta el 4 de noviembre de 2018, el Museo Fournaise presenta la exposición L’âge de raison vu par les peintres au XIXe siècle (La era de la razón vista por los pintores en el siglo XIX).
Destaca obras que ilustran la juventud entre las edades de siete y doce años, realizadas durante el período de 1830 a 1914.
Delachaux se combina con Dehodencq, Lebasque, Muenier, Valadon y Bonvin.
El Fondo de Dotación Léon Delachaux está muy satisfecho de que The Affectionate Mother (La Madre cariñosa) sea una de las obras seleccionadas para ilustrar el tema de la infancia feliz, tan apreciado por el propio artista.
En 1883, Léon Delachaux representa a Pauline y a Clarence en vísperas de su regreso a Europa. Clarence observa, con la atención de sus ocho años a su madre, Pauline repara su pequeño velero. Símbolo de su inminente salida, la maqueta luce la bandera estadounidense. El título The Affectionate Mother, inscrito en la parte posterior de la pintura por el propio artista, expresa los sentimientos del pintor por aquellos dos seres.
Anne Galloyer, curadora del Museo Fournaise de Chatou y Marie Delachaux, presidenta del Fondo de Dotación Léon Delachaux rodean The Affectionate Mother.
The Affectionate Mother, 1883, óleo sobre tela, 46 x 36 cm. Colección privada.
Informaciones prácticas:
L’Âge de raison vu par les peintres au XIXe siècle
Hasta el 4 de noviembre de 2018
Musée Fournaise - Ile des Impressionnistes - 78400 Chatou
+33 (0)1 34 80 63 22 – www.musee-fournaise.com
/ / /
/ / /
/ / /
DELACHAUX EN CHILE
Alumno de la Pennsylvania Academy of the Fine Arts de Filadelfia, escuela que integró en 1876 bajo la égida de Thomas Eakins, Léon Delachaux expone en los Estados Unidos a partir de 1879. Expondrá varias veces hasta 1915, desde la costa este hasta la costa oeste estadounidenses.
Sus obras no se quedan en San Francisco y viajan con las grandes exposiciones internacionales organizadas en América del Sur a principios del siglo XX.
Léon Delachaux, La Lingère (Costurera), (detalle). Chile – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
Es en este marco que tuvo lugar, en 1910, la Exposición Internacional del Centenario, que celebraba el centenario de la independencia de Chile. El periodista chileno Alberto Mackenna Subercaseaux, un intelectual de origen francés, fue uno de los responsables del evento y el principal comisario de la exposición. En sur libro Luchas por el Arte, relata su viaje a Europa y promueve la idea, muy difundida entre las elites chilenas a finales del siglo XIX y principios del siglo XX, de educar el gusto nacional chileno gracias a los modelos europeo y norteamericano.
Chile – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
Entre las 1 600 obras internacionales expuestas, 65 obras francesas están adquiridas por el museo. La transacción se realiza mediante el Comité permanent des Expositions françaises à l’étranger, presidido por el pintor Léon Bonnat (1833-1922).
La lingère (Costurera), forma parte de ellas.
Léon Delachaux, La Lingère (Costurera), c. 1909, oleo sobre tela, 63,5 x 51 cm. Chile – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
Natalia Keller, investigadora en el Departamento de las Colecciones del Museo de Bellas Artes de Santiago, la comenta en los términos siguientes:
«La costurera está sentada en un interior modesto, lleno de objetos de la vida cotidiana: boles y jarros dispuestos sobre una mesa con cajón, accesorios de costura sobre la silla, un gran reloj de pared, y en el muro del fondo, un espejo, que apenas se distingue. El cuadro representa el arquetipo de la ama de casa ideal, que correspondía al papel de la mujer en la sociedad, tal como estaba definido por las autoridades de la nueva república chilena de los principios del siglo.»
En enero de 2017, Natalia Keller recibe a Marie Delachaux, Presidenta del Fondo de Dotación Léon Delachaux, en el Museo de Bellas Artes y le muestra la obra de su bisabuelo. Una colaboración entre Santiago y París surgió a raíz de este encuentro.
Natalia Keller y Marie Delachaux, enero de 2017. Chile – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
/ / /
/ / /
/ / /
PHILADELPHIA
It is in Philadelphia, City of Brotherly Love
and capital of nineteenth-century American art,
that Léon Delachaux discovers
his vocation and starts a family.
Self-portrait with Overcoat (detail). Black chalk, 30 x 30 cm. Private Collection.
Portrait of Pauline with a Hat (detail), 1894. Pastel on paper mounted on canvas, 56 x 47 cm. Private Collection.
Portrait of Clarence Delachaux (detail), 1887. Oil on canvas, 39.5 x 31.8 cm. Private Collection.
Photos: Stéphane Briolant
Known for its quality of life and as a center for the arts,
“Philly” is also home to the founding principals of a nation:
the Declaration of Independence (July 4, 1776)
and the Constitution of the United States (1787).
Timeline:
In 1875, in Philadelphia, Léon Delachaux marries Marie-Apolline Noël,
a French immigrant like himself, who gives birth to their only son, Clarence.
In 1876, Delachaux is recorded as a watchcase engraver.
The Philadelphia Centennial International Exhibition (World’s Fair)
takes place the same year.
It is here, at the age of 26, that he discovers painting.
He enrolls at the Pennsylvania Academy of the Fine Arts (P.A.F.A.).
A man, an artist is born.
From 1878 to 1880, Delachaux lives with his family in a studio
at 1934 Locust Street, a studio he shares with another P.A.F.A. student,
the Romanian sculptor Carol Stork.
It is here that he paints using models.
From 1879 to 1886, Delachaux studies at the P.A.F.A. under the controversial
Thomas Eakins, father of American Realism.
Pennsylvania Academy of the Fine Arts, Philadelphia, PA
Delachaux exhibits in the United States from 1880 to 1915:
Louisville, KY; New York, NY; Boston, MA; Philadelphia, PA;
Indianapolis, IN; Pittsburg, PA; Saint Louis, MI.
At the P.A.F.A. in Philadelphia, Delachaux exhibits in both permanent
and special exhibitions.
Six of his works are exhibited together, thanks to Delachaux’s collector Harrison Earl,
who makes a long-term loan of his collection to the P.A.F.A.
The Unfortunate Accident, circa 1880. Oil on canvas, 36.8 x 21.6 cm. Private Collection.
Photo: Stéphane Briolant
In 1883, Delachaux and his family return to France,
thanks to his picture dealer who finances the voyage.
In return, the painter will send all his French pictures to Philadelphia.
This explains why so many works by Delachaux are now in the United States.
Summer (detail), 1881. Oil on canvas, 56 x 51 cm. Private Collection.
The Affectionate Mother (detail), 1883. Oil on canvas, 45.7 x 38.7 cm. Private Collection.
Gray Day at the Bridge in Grez (detail), 1885. Oil on canvas, 40.01 x 60.33 cm. Private Collection.
Photos: Stéphane Briolant
Delachaux’s nationality has caused some confusion among art historians.
With reason: he is born in France of a Swiss father,
becomes a naturalized American in 1883 and in 1907 recovers his French nationality
while retaining the inalienable rights to his Swiss nationality!
In 1900, Delachaux buys a beautiful home with an art studio in Saint-Amand-Montrond,
a small town in central France, where he spends the last twenty years of his life.
However, he continues to journey into the French countryside
as well as to Paris and Grez-sur-Loing where his son Clarence and his family live.
Léon Delachaux dies in 1919. He is buried at Grez-sur-Loing, alongside his spouse.