DELACHAUX AU CHILI
Entré à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts de Philadelphie en 1876 sous l’égide de Thomas Eakins, Léon Delachaux expose aux États-Unis à partir de 1879. Il y exposera jusqu’en 1915, de la côte est à la côte ouest.
Ses œuvres ne s’arrêtent pas à San Francisco et voyagent avec les grandes expositions internationales qui se tiennent en Amérique du Sud au début du XXe siècle.
Léon Delachaux, La Lingère (Costurera), (détail). Chili – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
C’est ainsi qu’en 1910 s’est tenue à Santiago l’Exposición Internacional del Centenario, célébrant le centenaire de l’indépendance du Chili. Le journaliste chilien Alberto Mackenna Subercaseaux, intellectuel d’origine française, en fut l’un des instigateurs et le commissaire principal. Dans son livre Luchas por el Arte, il relate son voyage en Europe et y soutient l’idée, très répandue parmi les élites chiliennes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, d’éduquer le goût national chilien grâce aux modèles européen et nord-américain.
Chili – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
Parmi les 1 600 œuvres internationales exposées, 65 œuvres françaises sont acquises par le musée. La transaction a lieu par l’intermédiaire du Comité permanent des Expositions françaises à l’étranger que préside le peintre Léon Bonnat (1833-1922).
La lingère (Costurera), en fait partie.
Léon Delachaux, La Lingère (Costurera), c. 1909, huile sur toile, 63,5 x 51 cm. Chili – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
Natalia Keller, chargée de recherche au Département des Collections du musée des Beaux-Arts de Santiago, la commente en ces termes :
« La couturière est assise dans un intérieur modeste, rempli d’objets du quotidien : des bols et des pots disposés sur une table à tiroir, des accessoires de couture sur une chaise, une grande pendule murale, et sur le mur du fond qu’on distingue à peine, un miroir. Le tableau représente l’archétype de la femme modèle au foyer, qui correspondait au rôle de la femme dans la société, tel qu’il était défini par les autorités de la nouvelle république chilienne du début du siècle. »
En janvier 2017, Natalia Keller reçoit Marie Delachaux, Présidente du Fonds de Dotation Léon Delachaux, au Museo Nacional de Bellas Artes et lui dévoile l’œuvre de son arrière-grand-père. Un partenariat entre Santiago et Paris est né de cette rencontre.
Natalia Keller et Marie Delachaux, janvier 2017. Chili – Santiago – Museo Nacional de Bellas Artes
/ / /
/ / /
/ / /